C’est quoi ?

Rendre les sons visibles

On pense souvent que les personnes présentant une déficience auditive comprennent ce qui se dit en lisant sur les lèvres. Pourtant, seuls 30% des mots prononcés peuvent être décodés grâce à cette lecture labiale. La langue parlée complétée (LPC) remédie à ce problème, car elle rend les sons visibles. Explications en images.

Les plus de la LPC

Grâce à la LPC…

… l’enfant sourd ou malentendant: 

  • apprend le langage dans des conditions similaires à celles de l’enfant entendant: ce qu’il «entend» avec les yeux correspond à l’audition de l’enfant entendant.

  • acquiert plus facilement un bon niveau de lecture et d’écriture.

… les personnes avec une déficience auditive:

  • développent leur habileté à lire sur les lèvres.

  • peuvent vivre de manière plus autonome au quotidien et sont mieux intégrées dans la société.


Comme son nom l’indique, la langue des signes est une langue à part entière. Visuelle et gestuelle, elle ne fait pas appel à l’oral. Elle possède un vocabulaire et une grammaire qui lui sont propres. Elle s’apprend au même titre qu’une langue étrangère. La maîtriser demande donc plusieurs années de pratique. 

La langue parlée complétée n’est pas une langue en soi, mais un complément gestuel qui s’ajoute à une langue (audio-orale), par exemple le français. Un week-end suffit pour l’apprendre et quelques mois de pratique permettent de la maîtriser de manière fluide. Grâce à la LPC, les personnes vivant avec un déficience auditive et les personnes entendantes peuvent communiquer dans une seule et même langue.

LPC et langue des signes: quelle différence?


La LPC en quelques dates

  • 1968 Aux États-Unis, Richard Orin Cornett, docteur en physique et ancien professeur à Harvard, invente le Cued Speech.
    Son but: augmenter le niveau d’alphabétisation parmi les personnes sourdes et malentendantes, alors nettement plus bas que celui des personnes entendantes.

  • 1971 Le pasteur genevois Denis Mermod adapte le Cued Speech au français et le baptise langage parlé complété (LPC).

  • 1973 Présentée à Lausanne devant une assemblée de professionnel·le·s de la surdité, la LPC est jugée inutilisable, les professionnel·le·s estimant que jamais les parents concernés ne seraient d’accord d’apprendre et d’utiliser cette méthode.

  • 1977 La LPC s’implante peu à peu en France et en Belgique.

  • 1982 La LPC fait ses premiers pas en Suisse romande, grâce à des parents soucieux de faciliter l’intégration scolaire de leurs enfants vivant avec une déficience auditive.

  • 1991 La première formation de codeur/codeuse-interprète en LPC voit le jour en Suisse romande.

  • 1994 Les prestations de codage-interprétation en LPC au sein des classes scolaires sont reconnues et remboursées par l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS).